jeudi 29 septembre 2011

Vite !

Dans un projet, la vitesse est importante. Un projet qui traîne est un projet menacé.

Une équipe focalisée sur un projet est beaucoup plus efficace. Et on ne peut pas rester focalisé à 100% très longtemps. On se lasse, on s'use, on se décourage, on se démotive.

A la base de votre projet il y a une bonne idée. Puis des choix de réalisation. Mais cette idée est bonne maintenant et ces choix sont valides là, tout de suite. Mais demain ? Vite ! Il faut réaliser et livrer ! Qu'il s'agisse d'un livre, d'un nouveau magasin ou d'un logiciel. C'est maintenant que ça se passe, pas dans 6 mois.

Mary et Tom Poppendieck dans "From concept to cash" (j'aime beaucoup ce titre) proposent de se concentrer là-dessus. De ne mesurer que cela : le temps écoulé entre l'idée initiale et la livraison au client.

Aller vite, cela oblige à se concentrer sur l'essentiel, à utiliser les bons outils et les bonnes techniques. A alléger l'organisation et les procédures (ça existe encore, ça ?). Attention, cela ne veut pas dire bâcler et faire n'importe quoi. Au contraire. Pour aller vite, il faut faire des choses de qualité. Sinon on va passer tout son temps à corriger les problèmes. Et puis l'objectif n'est pas d'aller vite une fois. C'est d'aller vite tout le temps !

Plus vite vous montrez votre oeuvre, plus vite vous confrontez votre idée à la réalité, au regard des autres, et mieux c'est. Vous pouvez ainsi adapter, transformer votre idée de base en... autre chose. Voire tout autre chose. Car vous allez vous tromper, bien sur. D'idée, d'outil, de technique.

Allez, vite ! Arrêtez de réfléchir, d'étudier, de vous réunir, de lire ce blog, réalisez !



Comment aller vite ? On en reparlera...

lundi 26 septembre 2011

Une carrière de rêve


La semaine dernière, j'ai été sollicité par un cabinet de recrutement. Vous savez, le truc par lequel on attend tous d'être appelé ;-) et qui va vous proposer un pont d'or et une carrière de rêve.

Quelques morceaux choisis du poste proposé :

DIRECTEUR CENTRE DE PROFIT Secteur : e-commerce

- Être responsable de la gestion stratégique & opérationnelle
- Être garant de l'engagement de tous les responsables
- Fixer les objectifs généraux
- Etre responsable du reporting auprès du PDG Europe et des actionnaires.

Bon, d'accord, je n'ai retenu que les 'meilleurs' morceaux. Mais ça fait rêver quelqu'un, une définition de poste comme celle-ci ? Il n'est question ni d'un produit, ni d'un service ou au moins du domaine d'activité concerné. Chaussettes, voitures de sport, fusées ou armes lourdes ? On ne sait pas... Ca ne doit pas être important.

Et les gens avec qui vous allez travailler ? Ah oui, il doivent être 'engagés'. Enfin, les responsables, parce que les autres, ça n'a pas l'air utile.

Brrrr... Enfin, heureusement, je ne postule pas.

jeudi 22 septembre 2011

Pensée divergente et plein d'autres choses

Vous DEVEZ regarder cette vidéo de Ken Robinson ! Ok, elle dure 11 minutes, mais ça vaut le coup et puis c'est en français. Et c'est peut-être la fin que je préfère : la pensée divergente et comment l'éducation la fait disparaître.



mardi 20 septembre 2011

Groupe vs Expert


La force du "groupe" face à l'expert "solitaire" : j'en ai eu récemment deux exemples.

Le premier la semaine dernière : j'étais au 40 ans de l'Association Nationale d'Etudes de la Neige et des Avalanches, à une table ronde sur le rôle d'internet dans l'aide à la décision pour les skieurs de randonnée.

Il existe en effet des sites communautaires (skitour.fr et camptocamp.org sont les plus importants), dans lesquels des milliers de personnes saisissent leurs sorties et renseignent les conditions de neige qu'ils ont observé. Ces sites ne dépendent d'aucune institution ou organisme quelconque. Ils sont gérés par des individus ou des associations, à titre bénévole. Nombreux sont ceux qui utilisent ces sites pour avoir des informations relatives à la sécurité : où aller le lendemain ? Est-ce que ce massif est avalancheux ?

Cela fait (un peu) débat : "ces informations sont-elles fiables ? Quelle est la légitimité des ces comme-vous-et-moi pour discuter nivologie ? C'est un peu dangereux, non ? Il se dit n'importe quoi sur ces forums ! Moi, je n'écoute que les spécialistes de Météo-France",  etc.

Ces remarques viennent surtout de certains professionnels ou skieurs expérimentés. Mais que disent les "vrais" experts, ceux qui passent leur vie à analyser, à étudier les avalanches en labo et sur le terrain (Alain Duclos, par exemple) - je retransmets ses paroles "à peu près" : "Bien sûr, il y a parfois des âneries sur ces forums, mais elles sont très vite corrigées, commentées. Je suis surpris de la pertinence des propos échangés et certains professionnels devraient aller voir, ils apprendraient des choses".
Cela rappelle un peu Wikipedia, finalement.

Le deuxième exemple est plus qu'un exemple : c'est une preuve, tout simplement.

Vous pouvez lire les détails dans cet article, mais tout est dit dans cette phrase : "les adeptes d'un jeu vidéo sur l'internet ont réussi en trois semaines à décoder la structure d'une enzyme proche de celle du virus du sida, une énigme qui tenait en échec depuis dix ans les plus éminents scientifiques."
Grâce au site fold.it, conçu dans ce but. Attendez un peu avant d'aller jouer sur leur site, leurs serveurs n'arrivent plus à suivre depuis ce succès et la pub qui leur est faite... Il ne s'agit pas que de la réussite du "groupe", mais aussi du "jeu" - on reparlera "gamification" et surtout plaisir à l'occasion...




Pour conclure cet article un peu long (une fois n'est pas coutume, vous me pardonnez ? Vous êtes encore là ?) : attention ! L'individu a un rôle, il n'y a pas que le groupe ! 


Les sites communautaires dont j'ai parlé ont été imaginés par quelques individus. Les idées individuelles sont essentielles, mais elle n'ont d'impact que si elles sont partagées, diffusées.






mardi 13 septembre 2011

Ne faites pas les poissons rouges !

Dans de nombreuses entreprises, être manager est encore associé à bureau particulier, réunions de management et tableaux de bord. On reçoit ses collaborateurs dans son bureau et on les rencontre en réunion. Le reste du temps, le manager travaille seul ou avec ses congénères, dans des réunions de management.

C'est quoi, une réunion de management ? Beaucoup trop souvent (je n'ai pas dit tout le temps !), c'est un moment de haute stratégie déconnecté de la réalité. Pourquoi ? Bonne question... Cela dépend de l'orientation donnée par le "top management", comme on dit. Qui est trop souvent du "taupe management", fait en aveugle. Forcément, car si les managers sont éloignés de leurs "managés", où croyez-vous que sont leurs propres managers ? Encore plus loin. Et ils ne voient pas leur entreprise fonctionner. Ou seulement à travers des tableaux de bord.

Mais même si l'orientation donnée et les intentions sont bonnes, cela ne suffit pas. Il faut être en contact avec son équipe. En contact permanent. Assis dans le même bureau, à partager leur quotidien. A entendre, sentir, voir comment les choses se passent. Et aussi à faire entendre, sentir, voir vos propres préoccupations. C'est un bon début pour former une équipe.

Sortez de votre bocal ! Retrouvez la vraie vie et par la même occasion la mémoire : oui telle tâche prend du temps, oui tout ne se passe pas toujours bien, etc.




Ne faites pas les poissons rouges !

dimanche 11 septembre 2011

La valeur du manager

Dans une organisation, il est bon que chacun se demande quelle est la valeur qu'il apporte. A l'entreprise, aux autres, au produit, etc.

La principale valeur apportée par un manager, c'est de créer les conditions favorables à ce que les "managés" puissent apporter leur propre valeur. Et pour cela, parfois, le mieux est de... ne rien faire. De laisser l'équipe s'organiser, de laisser chacun faire comme il l'entend.

Quand un salarié vient trouver son chef avec une idée et que celui-ci n'y prête même pas attention, c'est de la valeur qui disparaît en fumée. Peut-être que cette idée était franchement mauvaise, qui sait ? Ca n'a pas d'importance. En l'ignorant, le manager n'a pas seulement tué l'idée, il a tué l'esprit créatif de son inventeur. Et comme les gens se parlent, il a probablement aussi tué celui de tous les membres de l'équipe.




Si un manager considère qu'il est là pour décider quelle idée est bonne et contrôler que seules les (ses) "bonnes" idées sont mises en oeuvre, alors il faut se débarrasser de ce manager.

NoManager...


mardi 6 septembre 2011

NoManager

NoManager, pour Not Only Manager (en référence au "mouvement" NoSql, pour ceux qui font un peu de développement logiciel).

Un manager doit surtout être un leader. Pas un gestionnaire. Un leader ça guide, ça mène et ça participe. Ca montre "le bon geste", ça forme. Ca ne reste pas "sur le bord", dans sa tour d'ivoire, à dire ce qu'il faut faire et ne pas faire.

Comme en montagne. Le bon premier de cordée, c'est celui qui passe... en second. Pour permettre à l'autre d'apprendre, de devenir autonome, d'affronter les problèmes. Mais en étant, là, tout près. Tout prêt à soutenir, à encourager, à conseiller, et à repasser devant si besoin.
Et l'autre peut ainsi progresser (avancer, au propre comme au figuré) en confiance. Il peut tenter, essayer, rechercher ses limites.



Ne soyez pas des managers, soyez des leaders. No Manager...

(Et si on lançait officiellement un mouvement NoManager ? Il y a des amateurs ?)

vendredi 2 septembre 2011

La liberté, pourquoi ?

Un peu à droite de ce texte, il y a écrit "Libérer". Qu'est-ce que ça vient faire là ?
Je me suis auto-proclamé "Libérateur" ;-) et j'ai même mis ce verbe en tête de liste, car je pense que c'est primordial : une équipe qui fonctionne, c'est une équipe qui est libre. Pourquoi la liberté ?
Eh bien d’abord, parce qu’être libre c’est plus agréable, et que la vie est courte.
Mais aussi parce que ceux qui sont libres d’imaginer toutes les solutions sont plus efficaces.
Une équipe libre envisage toutes les possibilités et choisit celle qui lui semble la plus adaptée. Ce n’est pas forcément la meilleure, mais celle qu’elle “sent” le mieux. Et c’est important car imaginer, inventer, avoir des idées c’est une chose mais ensuite il faut réaliser et la vraie difficulté est là. Et qui est le mieux placé pour juger de la faisabilité que celui qui va faire ?

Le chef qui pense et les autres qui exécutent. Les choses ont-elles évolué ? Maintenant, on manage, on délègue, on implique, on motive. Mouais. On ne libère pas vraiment, la plupart du temps. Le manuel du parfait manager le dit bien : il faut déléguer puis contrôler. S’il y a contrôle, il n’y a pas de liberté. Le travail sera fait de façon à satisfaire au contrôle. Où est la création ?
Mais libérer est dangereux. Ceux que vous allez libérer ne feront peut-être pas ce à quoi vous vous attendiez. Normal, vous les avez libérés pour qu’ils créent. Peut-être vont-ils se révéler plus efficaces que vous ? Peut-être ne servirez-vous plus à rien ? Si vous êtes un chef, pardon on dit un manager, et que vous libérez “votre” équipe, elle ne sera plus la vôtre. Mais rien ne vous empêche d’en faire partie. Libérez-vous aussi !
Votre chef ne l’entend pas de cette oreille ? Prouvez lui qu’une équipe libérée est plus forte, plus efficace. Et s’il ne veut rien voir, changez de chef...
Si vous n’êtes pas prêt à tout cela, attention : la liberté est dangereuse. Restez sagement dans le workflow. Profitez-en. Tant qu’il existe.



Merci à Emmanuel pour le dessin !