mercredi 3 août 2011

Le droit à l'erreur, ça ne suffit pas

Dans certaines entreprises, celui qui fait des erreurs est réprimandé, blâmé. Dans d’autres on donne le droit à l’erreur.
Mais trop souvent, ce droit donné n’est qu’un leurre. Le jour où vous allez vous tromper - et il arrivera tôt ou tard - on vous le dira, gentiment, peut-être, mais avec deux sous-entendus :
     1) que cela ne se reproduise pas
     2) vous êtes nul

Et on n’oubliera pas de citer ce faux pas lors du prochain entretien individuel.

Ce n’est pas cela, donner le droit à l’erreur.




Permettre à chacun de se tromper, c’est encourager les expérimentations, pousser à se lancer, à essayer de nouvelles voies. Et accepter comme un fait normal que ça ne fonctionne pas. Quand on se trompe, on apprend. Les skieurs le savent : un skieur qui ne tombe pas est un skieur qui ne progresse pas. Pour apprendre, pour aller plus loin, il faut jouer avec ses limites et passer du mauvais coté parfois.

Bien sûr, il y a des risques. Certaines erreurs peuvent être fatales. Il faut accepter la présence du risque. Ou ne rien faire.

Si vous entendez cette phrase, cette fameuse phrase : “sur ce projet, nous n’avons pas droit à l’erreur”, fuyez. Le risque zéro n’existe pas.

Les skieurs-alpinistes prennent toutes les précautions : ils se forment et s’informent sur les conditions nivologiques, s’équipent, progressent espacés, développent leur intuition, suivent les progrès de la nivologie. Au final, il y a des guides de haute montagne - des professionnels - emportés par des avalanches. Si vous faites du ski-alpinisme, vous pouvez mourir sous une avalanche. Il faut accepter ce risque ou ne pas y aller.

C’est exactement la même chose sur un projet - avec des conséquences moins graves - il faut accepter le risque ou rester assis dans son canapé. 

Si vous voulez progresser, faites des choses, trompez-vous, apprenez, recommencez.

Naturellement et culturellement - merci l’école - nous sommes timorés et nous avons peur de faire des erreurs. Nous avons besoin d’être encouragés, poussés à nous lancer. Pas d’être blâmés quand nous avons enfin osé et que - malchance ou inexpérience - nous nous sommes fourvoyés.

Plutôt que de parler de droit à l’erreur, parlons du devoir d’essayer !


3 commentaires:

  1. tout a fait d'accord mais tellement dur a faire comprendre.

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  2. cela peut aussi s'appeler "douce folie" mais comme c'est bon de sortir des sentiers battus.

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  3. "Success is going from failure to failure with no loss of enthusiasm." Winston Churchill

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