La liberté de créer, c’est d’abord une affaire de sensation. La sensation d’être libre de faire les choses comme on l’entend. De ne pas se mettre soi-même des barrières, des tabous ou des règles inutiles.
J’ai bien dit inutiles. Mais on peut décider d’encadrer son travail avec des règles pour se canaliser ou orienter son esprit.
Prenons l’exemple du haïku (je vous recommande le livre de Philippe Costa pour en savoir plus).
Il y a quelques bonnes pratiques, comme la simplicité et le kigo, qui consiste à faire une allusion à la saison. Mais une seule règle : 5-7-5. Trois vers, le premier de cinq syllabes, le second de sept et le dernier de cinq. Une règle facile à comprendre et qui oblige l’artiste à trouver les bons mots et à être bref. Un peu comme un peintre qui commence par choisir la taille de la toile qu’il va peindre. Et cette règle des 5-7-5 a une caractéristique très importante : on peut l’enfreindre si elle nous entrave, si elle nous freine, si c’est un obstacle, si le haïku ‘sonne’ mieux de cette façon.
Un nouveau matin
en courant le long des blés
mûrissent les idées
Dans une entreprise, il faut des bonnes pratiques, mais peu de règles. Et il faut les expliquer, les justifier et les remettre en question. Souvent. Car le monde change, et les règles d’hier ne doivent pas être celles d’aujourd’hui. Si la taille de la toile habituelle n’est plus adaptée à ce que vous voulez peindre, changez-en. Et remplacez la toile par du bois, si c’est mieux.